PRESSIONS ANTHROPIQUES ET IMPACT SUR LES FORMATIONS FORESTIERES AU GUIDIMAKHA: CAS DE LA FORET DE MOUDJI

Authors

Abdoulaye KELLY

Keywords:

PRESSIONS ANTHROPIQUES, FORMATIONS FORESTIERES, GUIDIMAKHA, FORET DE MOUDJI

Synopsis

La variabilité des précipitations et les épisodes de sécheresse sont des caractéristiques normales pour le climat du Guidimakha d'une manière générale. Cependant, la période de sécheresse extrême qui a touché la Wilaya depuis les années 70 et 80 est à considérer comme tout à fait exceptionnelle. Cette période de sécheresse sans précédent a engendré une contrainte supplémentaire pour les écosystèmes déjà en déséquilibre. De fait, les faibles rendements des récoltes ont amené certains agriculteurs à passer à l'agropastoralisme. A Moudji, au cours de l'histoire, ces conditions ont forcé les populations autochtones à développer une stratég\e sociale et environnementale de survie très flexible, stratégie fondée sur une mobilité extrême et une diversification des revenus, passant du nomadisme à la transhumance, au pastoralisme extensif, à l'agriculture saisonnière, jusqu'à l'émigration saisonnière en périodes sèches. L'économie traditionnelle qui en résulte repose principalement sur l'élevage extensif, la production agricole de saison des pluies et la cueillette. Dans ce contexte, les espèces ligneuses constituent une réserve fourragère stratégique pour le bétail pendant la saison sèche, lorsque les herbes des pâturages font défaut. Cela a augmenté la pression sur des ressources forestières déjà précaires et fragiles. La couverture végétale s'est ainsi réduite en termes de densité et de diversité des espèces. Bien sûr, le déboisement est fortement hétérogène spatialement. Il dépend, entre autres, de la proximité d'un centre de consommation du bois (grandes agglomérations) et du libre accès aux ressources. Malgré une augmentation des précipitations ses vingt dernières années et un retour presque à la normale de la végétation dans les sites sous Gestion Locale Collective à partir des années 2000, des analyses de la végétation ainsi que les témoignages de la population autochtone montrent l'existence à l'échelle locale de poches de dégradation accélérée et continue de la végétation qui peut conduire parfois à la --ziésertification. Les écosystèmes sont considérés comme dégradés lorsqu'ils perdent partiellement ou totalement de leur résilience, c'est-à-dire de leur capacité à revenir à un état nom1al de f;nctionnement et de structure (Toutain et al. 2006). Les causes liées au phénomène de perturbation des ressources forestières sont essentiellement anthropiques. La forte croissance d'une population pauvre et fortement dépendante de son environnement n'augure rien de bon pour ce qui reste des ligneux dans la forêt globale de Moudji.

Downloads

Download data is not yet available.

References

OUEDRAOGO.B(2012). Population <'J_environnement. Cas de la pression anthropique sur la forêt périurbaine de Gonnes au Burkina Faso. GREThA. Cahiers du GREThA n° 2012- 27 Novembre .19p

Ould Khtour .D et al. (2002). Gestion des Ressources Naturelles du Guidimakha.Gestion concertée des espaces pastoraux, diagnostic et propostions. GTZ /ECO-IRAM. 61..

Ramades.F. (1993).Dictionnaire encyclopédique de l'écologie et des sciences de l'environnement Ediscience Internationale, Paris, 822p.

Schnell.R (1971) .Introduction à la phytogéographie des pays tropicaux, les problèmes généraux, GAUTHIER-VILLAS, Paris, 94lp.

TOUTAIN B et al (2006). Leçons de quelques essais de régénération des parcours en région sahélienne. URP PPZS, Cirad, Isra. 75p

Yao.Adou et al ( 2011). Impact des pressions anthropiques sur la flore et la structure de la végétation dans la forêt classée de Monogaga , Cote d'Ivoire. Journal of Animal and Plan Sciences. Vol 12. 13p

Published

February 12, 2013