Analyse économique de la pollution sonore des avions et des centrales thermiques: cas de la ville de Ouagadougou

Le problème de la pollution sonore a fait! 'objet de recherches déjà nombreuses en pays industrialisés, mais la connaissance de ses facteurs explicatifs et de son impact sur les populations riveraines d'un aéroport ou d'une centrale thermique dans le Tiers Monde reste modeste. L'objectif principal de cette thèse est de cerner l'impact du bruit des avions et des centrales thermiques de la SONABEL sur le bien-être de la collectivité et des individus . d'une part, par l'identification des facteurs socio-économiques qui peuvent influencer le niveau de gêne ressentie par les ménages riverains; et d'autre part, par l'évaluation du coût social de cette pollution. Pour ce faire, l'étude a utilisé la Socioéconométrie, une démarche systémique qui allie la transdisciplinarité et les dimensions temporelles et spatiales. Elle combine l'analyse statistique et l'analyse économétrique. Cette dernière analyse se fonde sur trois modèles : le modèle de prix hédonistes pour l 'estiniation de la valeur vénale des logements et partant du
Consentement A Payer (CAP) des enquêtés, le modèle de Poisson pour la détermination des facteurs explicatifs du problème auditif des riverains et le modèle probit multinomial ordonné pour la détermination des facteurs explicatifs de la gêne due au
bruit. L'étude a eu recours à d'autres sciences telles que l'acoustique et la médecine. La première a été utile pour la détermination des niveaux sonores et la deuxième à travers l'audiométrie pour déterminer l'ampleur du problème de la perte auditive. L'analyse a permis de noter un impact négatif du bruit sur la valeur des propriétés immobilières des riverains des zones polluées. L'indice de dépréciation de leurs valeurs par unité de décibel supplémentaire se situe dans le même ordre de grandeur (0,27% pour !'Aéroport et 0,56% pour la SONABEL) que ceux trouvés par des études similaires. Aussi, les riverains des sources polluantes sont-ils prêts à payer entre 17% et 42% du montant du seuil de pauvreté.