Les cultes africains face aux pouvoirs politicoadministratifs et religieux : le cas du culte Nobi à Etoumbi (cuvette - ouest) République du Congo
Keywords:
cultes africains, politicoadministratifs et religieux, culte Nobi, changements socio-économiques et socio-culturelsSynopsis
Le contact entre l'Occident et l'Afrique a non seulement généré les changements socio-économiques et socio-culturels, mais il a également favorisé l'apparition des formes de croyance hybrides qui ont été combattues par les
institutions des puissances colonisatrices. Parmi les formes d.e croyance qui ont subi cette persécution, nous citons le culte Ndjobi qui n'est pas uniquement la survivance des pratiques rituelles et initiatiques ancestrales mais aussi un mouvement néo-traditionaliste, c'est-à-dire un mouvement qùi lie à la fois la tradition africaine à la modernité blanche. Le culte Ndjobi, comme un mouvement néo-traditionaliste, est apparu en pleine exploitation coloniale où les anciens cultes a-syncrétiques n'ont pas pu faire face aux nouveaux besoins de sécurité accentués par la présence blanche èn Afrique. Ndjobi est un culte anti-sorcellerie qui a pour mission de combattre la sorcellerie sous toutes
ses formes et d'enrayer tous les abus que subissent les acteurs sociaux. Ndjobi, depuis son apparition jusqu'à nos jours, a subi une série de désagréments avec des différents pouvoirs qui se sont succédé au Congo et plus particulièrement à Etoumbi. · Etoumbi est, un ancien centre concessionnaire qui est devenu le pôle d'attraction
des populations du Nord Congo et de celles du Sud Gabon dans le cadre de l'économie marchande introduite par les frères TRECHOT propriétaires de la compagnie concessionnaire dénommée : Compagnie Concessionnaire Française du Haut-Congo (C.F.H.C). H .est devenu aussi le lieu de rencontre de deux cultures : la culture africaine et la culture occidentale. L'objet de la présente recherche est d'étudier les rapports conflictuels qui existent entre les cultes africains - en prenant le cas du culte Ndjobi - et les institutions venues de l'Occident. Imposées par la force aux -Africains pendant la période coloniale ces institutions avaient pour . mission, d·'une part, de permettre aux
' ' Européens de débarrasser les Africains de «l'obscurantisme fétichiste » et, d'autre part, de les façonner culturellement selon leur modèle ; tout ce travail ayant eu pour objectif majeur d'amener les peuples colonisés à accepter sans résistance aucune ,.• .. la domination coloniale. La résistance et la persistance du rituel Ndjobi en particulier et celles des mouvements néo-traditionalistes en général, justifient l'incapacité des institutions
occidentales à faire disparaître l'identité culturelle africaine. L'échec des pouvoirs politico-administratifs et religieux, à s'ériger en Afrique sur les ruines des imaginaires ancestraux, fait que les cultes africains se régénèrent en mouvements traditionalistes pour répondre aux attentes des populations africaines qui, en renonçant à leurs cultes, ne se sont pas retrouvés dans les religions dites révélées; d'où la recrudescence des mouvements néo-traditionalistes.
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