Implication des jeunes dans la gouvernance locale au Mali et ses limites : cas des communes VI de Bamako, de San et de Bandiagara

Authors

KARAMBE, Youssouf

Keywords:

jeunesse, gouvernance, administration locale, organisations de jeunesse, décentralisation, politique culturelle, sports, éducation, chômage des jeunes, participation politique, participation des jeunes,

Synopsis

Cette recherche a pour objectif d’analyser les formes et les degrés de participation des jeunes dans le développement local dans les communes urbaines de Bandiagara, de San et la Commune VI du district de Bamako. Elle s’appuie sur une approche essentiellement qualitative basée sur l’analyse documentaire, les entretiens individuels et l’observation participante. La jeunesse est une catégorie sociale politiquement construite dont les bornes sont élastiques. Au Mali, elle s’est construite en même temps que les politiques d’édification de la nation. Les régimes de Modibo Keita et de Moussa Traoré ont mis en place des outils politiques qui consistaient à encadrer, contrôler et utiliser les jeunes pour parvenir à la construction nationale et au développement. Semaines de la jeunesse, Biennales artistiques, culturelles et sportives en étaient des cadres de mise en oeuvre. Le régime socialiste de Modibo Keita avait une proximité avec les jeunes. Moussa Traoré était distant et répressif avec les associations et mouvements de jeunesse qui ont activement participé à son renversement en mars 1991. L’arrivée de nouveaux dirigeants à la tête de l’Etat a fait nourrir l’espoir d’une formation de qualité et d’un plein emploi pour la jeunesse. Ce fut une désillusion. Le niveau scolaire des jeunes s’est constamment baissé, à cause de la politique de l’Etat et des grèves répétées des élèves/étudiants et des enseignants. Nombreux sortent de l’école sans diplôme. Ceux qui en obtiennent, éprouvent d’énormes difficultés à trouver un emploi. Les dispositifs mis en place par l’Etat pour absorber le chômage sont limités par manque de cohérence et de complémentarité. Face à cette faiblesse, les jeunes se regroupent en association. En 2012, on dénombrait 2147 associations. Dépourvues de moyens, celles-ci se contentent d’activités ponctuelles. Diplômé ou non, chacun construit son parcours professionnel. Certains deviennent des modèles de réussite grâce à l’entrepreneuriat privé, marquant l’émergence de jeunes autonomes au niveau local. N’ayant pas accès aux espaces officiels pour exprimer leurs idées politiques, les jeunes se retrouvent au grin et font de cet espace un lieu politique où l’on critique l’Etat et les hommes
qui le gèrent. A niveau local, avec la décentralisation, chaque citoyen a la possibilité de participer à la gestion locale à travers l’élection des conseillers. Plusieurs jeunes s’y engagent. L’analyse des candidatures et des résultats montre qu’ils ne parviennent pas à se faire élire à cause de leur inexpérience, du manque de moyens financiers et de leur statut de cadet social. Aux élections communales de 2009, 58,33 % en Commune VI de Bamako, 41 % à San et 33 % des candidats à Bandiagara étaient jeunes. Aux résultats, ceux-ci ont obtenu 10,34 % des postes de conseillers à pouvoir à San, 7 % en Commune VI de Bamako et n’ont obtenu aucun poste à Bandiagara. Face à cet échec, les jeunes investissent les espaces politiques non officiels. Certains leaders s’engagent dans des contestations populaires pour défendre les intérêts communautaires.

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Published

July 7, 2023

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