Contribution à une anthropologie du pouvoir et de l'intégration nationale en afrique : de la rébellion touareg à une nouvelle nation au mali

La rébellion touareg peut être considérée comme une lutte, à la fois violente et subtile de reconfiguration du paysage politique du pays. Cette rébellion procède d'une double crise: crise de l'Etat "importe", perçu essentiellement comme indigénisé par les Bambara et comme lieu d'enrichissement, e)(cluant non seulement les minorités Arabo-berbères mais aussi l'impossibilité de toute alternance, autrement que par la violence; crise aussi d'une jeunesse Arabo-berbères "mobilisée" en rupture d'allégeance avec l'ordre traditionnel, mais sans pour autant être parvenue à s'insérer dans le "monde moderne". Cette nouvelle conflictualité s'inscrit au coeur du débat et des enjeu)( politiques; elle pose la question de la réorganisation des relations interethniques et du partage du pouvoir. Au-delà, elle montre que si l'appartenance ethnique est un fait social, tout être humain crée sa culture à l'intérieur d'une communauté qui se définit par opposition aux autres. Tel est le point de
rencontre entre les conflits de seconde génération et les mouvements dits ethniques. Ces conflits, qui s'originent du "bas", sont porteurs d'espoirs; a moins qu'il y ait un élargissement démocratique du pouvoir, une garantie des droits ethniques et collectifs, une société civile et une gouvernance des hommes et des choses, ainsi_ qu'une répartition équitable des ressources, ces conflits ne sauraient se réduire au minimum.