Impact socio-économique de l'introduction du Soja dans le système agricole au Cameroun

L'alimentation déficiente et non équilibrée d'une façon prolongée a
des répercutions négatives sur l'état nutritionnel de la population et
surtout sur celui des enfants. La malnutrition protéino-énergétique,
l'anémie nutritionnelle deviennent de graves problèmes sociaux.
Les rapports officiels mentionnent que le Cameroun a atteint
l'autosuffisance alimentaire. Cette macro-suffisance cache néanmoins
des problèmes de vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle importants. Le
Cameroun peut en effet nourrir la majorité de sa population et même
exporter des vivres dans certains pays voisins. Mais il est difficile
d'affirmer que toute la population a accès à tout moment à la nourriture
dont elle a besoin pour une vie saine et active lorsqu'on sait que cette
population connaît une croissance rapide alors que la production vivrière
stagne.
Ainsi, si on considère la plan alimentaire à long terme élaboré par la
SEDA en 1986, selon lequel la consommation énergétique normale d'un
adulte est de 10262 kilojoules par jour et par personne, le minimum
requis étant de 9196 kilojoules, la consommation quotidienne évaluée sur
la période 1981-1985 était de 9267 KJ par personne, c'est-à-dire plus que
le seuil minimal mais en dessous de la consommation normale.
En comparant cette structure aux normes internationales, onconstate
un important apport d'énergie glucidique au détriment de
l'énergie protéique et lipidique. Selon un rapport de la FAO, cité par
Phillips en 1970, le Cameroun consommerait en moyenne 55 grammes
de protéines par jour et par personne, avec seulement 11 grammes de
protéines animales. Ceci ressort d'une étude de la FAO visant à classer
certains pays par personne et par jour. Dans ce classement, la NouvelleZélande,
qui est le pays le mieux classé, consommerait 11 o grammes de
protéines dont 76 d'origine animale. En 1980, un rapport du Ministère de
l'élevage, des pêches et des industries animales avait révélé que le
Cameroun consomme en moyenne 59,5 grammes de protéines par jour,
dont 11 · d'origine animale. Ces chiffres montraient, une très légère
augmentation dans la consommation globale de protéines, cependant la
consommation des protéines animales était restée · stationnaire. Cet
apport alimentaire insuffisant apparaissait( comme une cause directe de
la malnutrition.