Approche socio-économique de la photographie de portrait et de reportage en Côte d'Ivoire : le cas de Bouaké

La photographie est l'acte par lequel l'on obtient, à l'aide de procédés techniques
l'image des objets ou personnes visés sur un support matériel.
L'on désigne aussi par photographie le support matériel représentant l'ima!~e des
personnes ou objets photographiés.
La photographie est donc en définitive à la fois un objet matériel et un acte. Ainsi si
l'acte s'accomplit avec une relative communication entre le photographe et la cible visée, et
avec un apparent contrôie du premier sur la seconde, on parle de photographie de portrait ;
si l'acte se réalise sans communication (manifeste) entre le photographe et sa cible, et sans
le moindre contrôle du photographe sur sa cible, on parle de photographie de reportage. Ces
deux types de pratique photographique se sont, avec le fil du temps (de 1893 à 1994)
répandus en Côte d'Ivoire. La photographie de portrait et de reportage revêt, partant un
caractère social ; celui d'être général dans l'étendue de la société ivoirienne <1l .
Les acteurs sociaux de cette activité sont les photographes. Le statut de ces acteurs
est déterminé par la nature de leur rapport à la photographie de portrait et de reporta!~e. Ce
rapport peut être conjoncturel ou structurel, privé ou public, lucratif ou non lucratif, statique ou
dynamique.
En ce qui nous concerne, nous nous intéressons à la catégorie sociale qui pratique la
"photographie spontanée " c'est-à-dire les acteurs qui ont suivi une formation informelle - en
dehors du ~entre d'apprentissage officiel - et qui cependant, en font un usage non lucratif et
temporaire ou un usage lucratif et permanent.
Ceci nous renvoie à une analyse du circuit de production. de distribution et de
consommation de la photographie. C'est ce que nous avons voulu signifier par approche
socio-économique de la photographie de portrait et de reportage.
Il reste à présent à exposer les procédés méthodologiques adoptés pour saisir l'objet
soumis à notre étude.