Démocratisation et intégration sociopolitique des minorités ethniques au Cameroun : Entre dogmatisme du principe majoritaire et centralité des partis politiques
Keywords:
Démocratisation, sociopolitique, minorités ethniques, CamerounSynopsis
L’impératif démocratique, avec ses défis, s’est superposé à celui, ancien mais toujours d’actualité, du développement. Si cet idéal a un sens, c’est celui de convertir les pays africains en un espace public bâti sur le débat pluraliste, sur les institutions qui garantissent le succès de ce débat dans le jeu serein des pouvoirs et des contre-pouvoirs. C’est aussi celui de les doter d’une démocratie fondée sur la force de la rationalité qui cherche les solutions les plus fertiles aux problèmes des populations, et sur l’éthique d’une responsabilité collective dans la quête de la justice sociale et du bonheur du plus grand nombre. C’est enfin une nécessité pour des minorités ethniques, des catégories sociales, y compris des femmes et des enfants, des groupes défavorisés, etc. qui n’ont pas toujours la liberté et les moyens de se protéger contre l’arbitraire et de se faire entendre afin de peser sur les décisions qui affectent leur existence. Aussi, dans le champ africain, est-il tenu comme de meilleur ton de s’intéresser à l’univers des dominés, du « bas », à la résistance ou, selon des préoccupations volontaristes, aux thèmes du développement, de la démocratisation. Cette question est d’autant plus pertinente que depuis les années 1990, la recherche sur les politiques de l’ethnicité, de l’appartenance et de la citoyenneté en Afrique s’est élargie à la problématique de l’autochtonie.
Cette étude porte sur l’intégration sociopolitique des minorités ethniques dans ce nouveau contexte de démocratisation au Cameroun. L’interrogation principale est de savoir si le multipartisme et la démocratisation ouvrent de nouvelles perspectives à ces groupes dominés, ou si, dans le cas contraire, ce changement politique minerait plutôt leur position : ouverture en termes de leur participation à la vie politique, d’amélioration de leurs conditions de vie et, dans la perspective des mouvements sociaux, en termes d’organisation et de création d’associations de défense de leurs intérêts. Affaiblissement en termes de perte des acquis sociopolitiques de la période du parti unique.
Downloads
Download data is not yet available.
References
Abé, C., 2006, « Espace public et recompositions de la pratique politique au Cameroun », in Polis/RCSP/CPSR, Vol. 13, n° 1-2, pp.29-56.
Abé, C., 2004-2005, « Multiculturalisme, cosmopolitisme et intégration en milieu urbain : les défis de la citoyenneté de type républicain à Douala et Yaoundé » Polis, vol. 12, pp. 43-73, n° spéc.
Abu-Laban, Y. et Nieguth, T. 2000, « Reconsidering the Constitution, Minorities and Politics in Canada », Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique, Vol. 33, n° 3, pp. 465-497.
Akam, M., 1990, Le défi paysan, le lamido et le paysan dans le nord du Cameroun, Paris, l’Harmattan.
Amselle, J.-L. et M’Bokolo, E., 1985, Au coeur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et nation en Afrique, Paris, La Découverte.
Amselle, J.-L., (dir), 1976, Les migrations africaines, Paris, Editions Maspero.
Arcand, S., 2003, Les minorités ethniques et l’État québécois : participation et représentations sociales des associations de groupes ethniques minoritaires lors de commissions parlementaires, 1974-2000, Thèse de doctorat en sociologie, Département de sociologie, Université de Montréal.
Aron, R., 1967, Les étapes de la pensée sociologiques, Paris, Gallimard, collection Tel.
Ayompe, E. T., 1987, AJA NI NJA. Or the Family Notion among the Mbo of Cameroon, Yaoundé, Sopecam.
Babatunde Ekanola, A., 2004, « Au-delà de l’isolation, vers des relations de coopération et vers la résolution des conflits ethniques dans la société contemporaine africaine » Bulletin du CODESRIA, n° 3 et 4, pp. 41-43.
Badie, B., 1991, L’Etat importé. L’occidentalisation de l’ordre politique, Paris, Fayard.
Bahi, A., 2003, « La ‘Sorbonne’ d’Abidjan : rêve de démocratie ou naissance d’un espace public ? », Revue africaine de sociologie. African Sociological Review, vol. 7, n° 1, pp. 1-17.
Bakary, T., 1998, La démocratie en Afrique: l’ère post-électorale, Papier présenté au Colloque de la 9e Assemblée générale du CODESRIA, Dakar.
Balogun, M. J., 2001, Diversity Issues Facing the Public Service in Sub-Saharan Africa, papier présenté à United Nations Expert Group Meeting on Managing Diversity in the Civil Service, United Nations Headquarters, New York.
Banock, M., 1992, Le processus de démocratisation en Afrique: le cas du Cameroun, Paris, L’Harmattan.
Barbier, C., 1981, « Les groupes ethniques et les langues », L’Encyclopédie de la République unie du Cameroun, Douala, NEA, pp. 239-260
Barbier, J.-C., 1978, Pour une étude des mouvements migratoires au Cameroun, Yaoundé, ISH/ONAREST.
Barbier, J.-C., 1976, Les sociétés bamiléké de l’ouest du Cameroun: étude régionale à partir d’un cas particulier, Paris, ORSTOM.
Barbier, J-C. et Nchoji Nkwi P., 1977, Essai sur la définition de la chefferie en pays bamiléké.
Grassfields Kings and Chiefs and modern Politics, Yaoundé, ONAREST/’ISH, Centre des Sciences économiques et sociales.
Baudouin, J., 1991, Introduction à la science politique, Paris, Dalloz, 2e édition.
Bayart, J-F et Geschiere, P. (sous la responsabilité de), 2001, « J’étais là avant’.
Problématiques politiques de l’autochtonie » Critique internationale no 10, pp.126-128.
Bayart, J-F, Geschiere, P. et Nyamnjoh, F., janvier 2001, « Autochtonie, démocratie et citoyenneté en Afrique », Critique internationale, n° 10, pp. 177-194.
Bayart, J-F., 1996, L’illusion identitaire, Paris, Fayard.
Bayart, J-F, 1989, L’Etat en Afrique. La politique du ventre, Paris, Fayard.
Bayart, J-F., juin 1986, « La société politique camerounaise », Politique africaine, n° 22, sur « Le réveil du Cameroun », pp. 5-35.
Bayart, J-F., 1985, L’Etat au Cameroun, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2e
édition.
Bayart, J-F. et Geschiere, P., (sous la responsabilité de), 2001, « ‘J’étais là avant'.
Problématiques politiques de l’autochtonie » in Critique internationale, n° 10, pp. 126-128.
Bayart, J-F., Geschiere P. et Nyamnjoh F. B., 2001, « Autochtonie, démocratie et citoyenneté en Afrique », Critique internationale, n° 10, pp. 177-194.
Benjamin, J., 1971 , « La minorité en Etat bicommunautaire: quatre études de cas », Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, Vol. 4, no 4,
pp. 477-496.
Berman, B. J, 1998, « Ethnicity, Patronage and the African State: The Politics of Uncivil Nationalism », in African Affairs, Vol. 97, n° 388, pp. 305-341.
Besnard, Ph., Borlandi, M., Vogt, P., (Sous la direction), 1993, Division du travail et lien social : Durkheim un siècle après, Paris, PUF collection Sociologies.
Binet, J., 1957, « Le commandement chez les Bamoun », in Bulletin de l’IFAN, Série B, Sciences humaines, Dakar, IFAN, tome XIX, pp. 399-415.
Birnbaum, P.. et Chazel, F., 1971, Sociologie politique, tomes 1 et 2, Paris, Armand Colin.
Blanchy, S., 1999, « Les Mahorais et leur terre : autochtonie, identité et politique », Droits et cultures, n° 37, pp. 165-183.
Blalock, H M., 1967, Toward a Theory of Minority-Group Relations, New-York, John Wiley and Sons.
Bleil, S., « Tensions entre le communautaire et le public : l’expérience d’un assentamento des « sans terre », in Carrel, M. ; Guerrero, J-C.., Barril, C. et Marquez, A., p (dir.), 2003, Les formes d’espaces publics, usages et limites en sciences sociales, Paris, L’Harmattan, pp. 179-198.
Bocquéné, H., 1986, Moi, un Mbororo, Paris, Karthala.
Boilley, P., 1996, « Aux origines des conflits dans les zones touarègues », Relations internationales stratégiques, n° 23, pp. 100-107.
Bourdieu, P., 1979, La Distinction, critique sociale du jugement, Paris, Minuit
Downloads
Published
July 30, 2012
Series
Copyright (c) 2012 CODESRIA Books Publication System
Details about the available publication format: Full Book
Full Book
