LA GESTION DU CAMP DE REFUGIES DE FARCHANA A L’EST DU TCHAD: ELEMENTS DE COMPREHENSION DE LA PERSPECTIVE DU RETOUR A LA TERRE D’ORIGINE

Authors

GUIRYANAN Olivier

Keywords:

CAMP DE REFUGIES, TCHAD, TERRE D’ORIGINE

Synopsis

Lorsque la guerre éclate dans une région, la première réaction des personnes qui sont contraintes de quitter cette région, c’est de fuir et de chercher refuge ailleurs. Mais où partir, quand partir, et comment partir lorsque partir est une situation qui n’offre pas de choix ? Comme d’aucuns l’affirment « choisir ou ne pas choisir, c’est choisir ». En pareil circonstance il faut faire un choix : c’est de choisir de partir, et c’est qu’ont fait les réfugiés soudanais installés au Tchad. Le départ est alors assimilé à un mouvement de panique et de sauve-qui-peut qui se caractérise par une rupture brutale. Rupture dans l’abandon de ses biens, son travail, son territoire, son environnement humain. Cette rupture là, la majorité des personnes déplacées enquêtées l’ont vécue et la vivent encore. Elle constitue une énorme difficulté morale pour ceux et celles qui sont obligés de faire ce choix au risque de leur vie. A celle-ci, il faut aussi ajouter les difficultés liées aux conditions de la migration qui sont parfois physiquement pénibles. Se pose alors le problème du changement social, culturel et identitaire parmi les groupes déplacés, selon des processus variés. S’établissent ainsi des interactions entre populations autochtones et populations en déplacement et les organisations humanitaires. Dès lors, se pose immanquablement le problème du retour à la terre d’origine, étant donné que le départ était sous contrainte. Se pose aussi, en arrière plan, le problème de la gestion même des hommes nouvellement installés. Et tout ceci mérite d’être éclairci par une étude systématique.,En outre, le Tchad a restreint la liberté de mouvement des réfugiés en leur imposant de demeurer dans des camps ou des zones bien délimitées. Il est vrai qu'ouvrir des camps est souvent le seul moyen pour un pays d'accueil de loger un grand nombre de personnes. Cependant, le fait que des réfugiés soient contraints de vivre dans des camps soulève un certain nombre de questions en matière de droits de l'homme. Parfois, l'aide alimentaire et autres formes d'assistance sont expressément liées au fait de résider dans un camp.

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Published

February 12, 2007