ANALYSE DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES INTERURBAINES DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT: essai dé modélisation du trafic et évaluation de la rentabilité du cas ivoirien

Les infrastructures routières, de part leurs effets structurants sur l'ensemble des activités économiques et le bien-être des populations, relèvent de l'intervention publique. Aussi, depuis toujours, la plupart de ces ouvrages se font-ils sur financement public. Mais, avec le développement des techniques de péage, du fait même de la nature de ces biens, outre la construction, le secteur privé marque de plus en plus sa présence dans ce domaine d'utilité publique, en ce qui concerne le financement et l'exploitation.
Dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne et en Côte d'Ivoire, le secteur du transport routier connaît des difficultés aussi bien dans la mise en oeuvre des infrastructures que dans leur exploitation. En effet, depuis un peu plus d'une décennie, compte tenu des fortes contraintes budgétaires de l'Etat, qui doit répondre aux priorités sociales, le développement des infrastructures de transport, en général, et routières en particulier, est fortement entravé, on assiste même à une déliquescence des acquis. Aussi, les demandes de transport interurbain ne semblent pas répondre aux exigences que requièrent les investissements en termes d'infrastructures performantes. Le secteur privé ne peut donc s'engager dans un défi aussi important que la réhabilitation et le développement des réseaux routiers interurbains, que par une appréciation claire et lucide de la structure de la demande (choix des individus) et de son évolution.
Cette approche a pour objectif d'opérer un dimensionnement des investissements à mesure d'assurer le bénéfice social maximum. Cela est nécessaire, en vue d'arrêter la dégradation progressive des infrastructures existantes, ainsi que de ses effets pervers sur le développement.
Pour permettre à la mise en oeuvre d'un mécanisme de financement capable de lever les contraintes susmentionnées, nous proposons le financement par l'usager au travers du péage, pour les axes à trafic élevé. Nous préconisons un système hybride3 de financement contribuable - usager, pour les axes supportant un trafic bas. Les termes des contrats doivent prendre en compte l'évolution du trafic, en vue de la recherche de la taille optimale des investissements, et de la détermination de la
durée de l'exploitation. Cette façon de faire protège aussi bien l'Etat, que le concessionnaire des risques de demande et des risques de renégociation.
Aussi, paraît-il fondamental que les déterminants de la demande de voyage interurbain soient identifiés, et les dispositions à payer des populations évaluées, afin d'éviter les distorsions pouvant accroître les coûts du transport.