L’ALIMENTATION ET LA SANTE DES ENFANTS DANS LE SENEGAL COLONIAL, 1905 – c.a 1960: TOME I

Ancien médecin des Troupes de Marine Tropiques, Jean Dutertre dresse, dans son site web, le bilan de l‟oeuvre sanitaire de la France dans ses anciennes possessions coloniales : « Comptez quarante hôpitaux généraux, six cents hôpitaux secondaires, deux mille dispensaires, six mille maternités, deux écoles de médecins auxiliaires, vingt écoles d'infirmiers diplômés, quatorze Instituts Pasteur, deux grands "Services mobiles des grandes endémies", l'un en Afrique Occidentale, l'autre en Afrique Equatoriale. Des médecins militaires français ont consacré à cette aventure médicale du service de santé outre mer plus de soixante mille années-homme de travail. Comme le demande le professeur Payet, premier doyen de la faculté de médecine de Dakar, en citant ces chiffres : qui a fait mieux, et où ? ».
Sont convoqués, à travers ce tableau triomphaliste, les « effets positifs » et la contribution modernisatrice de la médecine dans les colonies africaines. Dans le domaine de la protection de la mère et de l‟enfance, on pourrait brandir le même bilan. En effet, durant la période du « colonialisme tardif », le directeur général de la Santé Publique évalue la politique de protection maternelle et infantile en AOF. De 1945 à 1955, le nombre de consultations prénatales (mères) passe de 195 928 à 335 325 et pour les accouchements de 91 152 à 143 7033. Durant la même période marquée par les vastes programmes de réforme coloniale de l‟après guerre, les consultations d‟enfants de 0 à 5 ans prennent une courbe ascendante (1 132 114 à 1 464 319) alors que le nombre de services prenant en charge la PMI a presque doublé (132 à 246) ; quant au nombre de lits avec berceau, il a plus que triplé en une décennie (1233 à 4511)...