L'esthétique corporelle de la femme bamileke au XXe siècle

L’ESTHETIQUE CORPORELLE DE LA FEMME BAMILEKE AU XXe SIECLE De 1900 à 2000, la femme bamiléké a développé diverses stratégies dans un but esthétique et identitaire. Le présent travail se propose d’étudier les fondements de l’esthétique corporelle de la femme grassfield dans ses aspects les plus divers et les changements survenus dans leurs manifestations au courant du XXe siècle. La réalisation de la présente étude allie différents types de documents, dont la collecte passe par différentes voies : sources écrites, informations orales, observation, sources matérielles, iconographiques, audio-visuelles et recherches sur Internet. En termes de résultats, il ressort qu’au début du XXe Siècle, la femme bamiléké allait encore sans vêtements. Elle exploitait les éléments de la nature (bois, argile, alliage, fruits,
feuilles, écorces) et de la culture (couteaux, pinces, parures) pour se protéger et se
parer. Elle obéissait à ses us et coutumes à travers des canons de beauté. Son corps était un véritable support culturel, un marqueur identitaire et un signe de distinction sociale. Les modes de vie, les croyances, les relations sociales, les valeurs, les règles de conduite et les manifestations esthétiques, ont été remises en cause dans la société bamiléké traditionnelle. Progressivement, à partir de 1920, elle s’est affranchie de la nature et de ses valeurs ancestrales pour adopter les étoffes, les chaussures, les parures, les coiffures, les produits cosmétiques confectionnés localement ou importés pour la mise en valeur de son corps. Cette quête permanente de la beauté a pris de l’ampleur à partir de 1960 avec l’indépendance. Dans les années 1980-2000, la femme use de toutes les astuces pour s’affirmer, séduire et avoir une place importante dans la société. A l’issue de la recherche effrénée de la beauté par la femme bamiléké, de nombreuses conséquences tant négatives que positives en découlent. Elles sont d’ordre sanitaire, politique, économique, social et culturel. Les éléments qui
concourent à sa beauté subissent des permanences et des changements. Les vecteurs
de cette évolution sont l’école, les voies de communication, les magazines féminins,
la radio, la télévision, le satellite et l’Internet.