Qualité de l’eau et problématique de sa gestion autour des forages du projet agroforestier de Diourbel :: les cas de Keur Samba Kane et Thieppe (Département de Bambey)

La maîtrise de l’eau constitue un problème d’environnement majeur dans beaucoup de
pays sahéliens comme le Sénégal confronté depuis les années 1970 à une sécheresse persistante.
Cette situation est aggravée par le contexte de désertification qui sévit au Sahel. Ces deux (2)
situations combinées engendrent naturellement des conséquences socio- économiques qui seront plus
ressenties en milieu rural.
Par ailleurs, les forages autour desquels s’articule cette étude sont situés à 16°36`20``de
longitude ouest et à 14°53`10``de de latitude nord pour Keur Samba Kane et à 16°29`22``de longitude
ouest et à 14°50`50``de latitude nord pour Thieppe. La zone est caractérisée par l’existence
d’aléas climatiques défavorables aux activités agro- sylvopastorales. Elle ne renferme aucun plan
d’eau permanent ; seules quelques dépressions recueillent les eaux de pluies qui tarissent à la fin
de l’hivernage. Les puits existants tarissent pour une partie de l’année ou sont parfois trop
profonds pour l’exhaure manuelle. Les forages permettent donc de satisfaire les besoins en eau des
populations et du bétail d’une part ; d’autre part, il y a la pratique du maraîchage et de
l’agroforesterie.
L’étude est d’une part, une contribution dans la gestion intégrée des ressources en eau; d’autre
part, elle est une étude qualitative dans la mesure où elle s’intéresse aux caractéristiques de
l’eau et permet de déterminer sa potabilité et/ou son aptitude à l’irrigation.
Pour cela, une méthodologie subdivisée en trois (3) phases a été adoptée :
▪ il s’agit d’abord d’une phase documentaire ;
▪ ensuite, il y a une phase de terrain et de laboratoire.
Le travail de terrain est effectué à l’aide de guides d’entretien et de questionnaires destinés à
80 exploitants maraîchers et s’est déroulé en deux (2) campagnes :
- une première campagne dite de saison sèche pendant laquelle un échantillon d’eau est prélevé à
chaque forage,
- et une campagne de saison des pluies durant laquelle seul un échantillon est prélevé au forage
de Keur Samba Kane.
Les analyses ont été effectuées au niveau du laboratoire central d’analyses du Centre National de
Recherches agricoles (C.N.R.A.) de Bambey et ont concerné quelques paramètres physico-chimiques et
sels minéraux dissous : potentiel hydrogène (pH), conductivité électrique, résidu sec, les quatre
(4) cations (sodium, potassium, calcium, magnésium), les quatre (4) anions (chlore, sulfates,
bicarbonates et carbonates).
▪ Enfin, la troisième phase concerne la saisie et le traitement des données à l’aide des logiciels
Word et Excel 2003, la cartographie à l’aide de Arc-view G.I.S. 3.2.
Cette méthodologie a permis d’aboutir aux résultats suivants :
1. l’eau des forages de Keur Samba Kane et Thieppe a un taux important de sodium qui provient du
processus d’échange de base ;
2. cette eau est acceptable pour la consommation humaine mais elle constitue une limite dans la
pratique du maraîchage ;
3. la gestion de l’eau des forages peut être source de conflits entre les usagers qui
l’utilisent à des fins différentes.