DE CONRAD A CAMUS: Variations autour du mythe de l’Afrique et de l’Africain (Coeur des Ténèbres et l’Exil et le Royaume)
Mots-clés :
mythe, Afrique, Ténèbres, RoyaumeSynopsis
L’expansion coloniale de l’Europe ne s’est pas seulement traduite par une domination militaire, administrative et économique des pays conquis. Elle a été aussi une aventure intellectuelle dans la mesure où le colon a tenté de comprendre les peuples qu’il soumettait à sa loi.C’est ainsi qu’au 19ᵉ siècle et particulièrement au moment de l’explosion de l’impérialisme, le discours et la vision des européens sur l’Afrique et les Africains ont été très négatifs. L’idéologie civilisatrice a été à l’origine de toutes les supputations et de toutes les imageries sur le Noir. On aboutit ainsi à l’infériorisation de ce dernier et à son rejet au faubourg de l’histoire. Car il fallait présenter une situation qui mettait en exergue la supériorité supposée de la culture européenne et la légitimité de l’Empire. Le roman d’un spahi (1881) de Pierre Loti et l’homme qui voulut être roi (1902) de Rudyard Kipling ont contribué à ériger le mythe du colon et du colonisé. La connaissance qu’on avait de l’Afrique et de l’Africain était ainsi fondée sur des clichés et images d’Epinal déformants dressés par les voyageurs et les missionnaires. Le continent était présenté comme un monde de mystères, d’hostilité et de peur avec des traits culturels choquants, tels les coutumes sanglantes et le sacrifice humain. Ainsi, les relations internationales furent conditionnées par ces images qui se transmettent de génération en génération et ont donné naissance, la plupart du temps, à de véritables mythes : l’Afrique exprime l’idée des ténèbres et l’Africain celui du sauvage. En effet, Léon Fanoudh Siefer, dans le mythe du nègre et de l’Afrique dans la littérature française de 1800 à la deuxième guerre mondiale (1968), pense que le mythe a pris naissance dans le roman d’un spahi (1981) et donc, ce texte constitue un jalon important dans sa formation et son évolution.
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Références
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