HÉRITAGE FONCIER, EVOLUTION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DE LA PAYSANNERIE EN IMERINA (HAUTES TERRES CENTRALES DE MADAGASCAR) DE LA FIN DU 19è SIÈCLE AUX ANNÉES 1990

Il semble que l’intérêt pour les pratiques d’héritage et la transmission ne date pas d’hier. Néanmoins, certains auteurs situent au début de la décennie 1970 le développement de la curiosité pour ce problème chez les historiens français. D’autant plus que cette curiosité est plus ou moins partagée entre historiens et anthropologues du monde rural. La démarche suivie jusque-là, selon Derouet, « le cheminement parfois parallèle et parfois conjoint de ces deux disciplines dans des enquêtes en commun a contribué à concentrer l’intérêt sur la parenté et les différentes manières dont elle peut être organisée, vécue et représentée, fût-ce à travers le prisme particulier de la transmission du patrimoine ». A priori, il est important de rappeler cette genèse dont le but est de pouvoir développer ultérieurement la problématique ainsi que les voies de recherche qui ont été privilégiées. Dans cette perspective, quelques théories ont été émises qu’il fallait distinguer les modalités de la transmission et les formes de l’organisation domestique, deux phénomènes qui ne se superposent pas nécessairement.
Par ailleurs, le rôle joué par la réflexion sur les coutumes dans le renouvellement de l’intérêt pour la transmission rend compte de ce que ce type de recherche, depuis le départ, n’a cessé de s’accompagner d’une interrogation sur le droit, et en particulier de mettre au premier plan la question du rapport entre normes et pratiques (sans d’ailleurs éviter toute ambiguïté entre norme juridique et norme sociale)...