Politiques éducatives au Mali : entre crise scolaire et crise sociale, la gestion des conflits dans l'espace scolaire de 1990 à 2008

Auteurs-es

DIAWARA, Georges
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1550

Mots-clés :

Politique de l'éducation, systèmes d'enseignement, crise de l'enseignement, crise sociale, résolution de conflits, Education, conflits scolaires, Bamako, Mali

Synopsis

Comment prévenir et gérer les conflits au sein d’un établissement scolaire dans un contexte de profondes mutations? Pour y répondre nous nous sommes fixé comme objectifs de poser un regard à la fois analytique et critique sur la genèse et l’évolution de la crise scolaire et sociale au Mali. Nous avons cherché des réponses dans la documentation, à travers les différents débats sur l’école tout en travaillant à la construction de notre problématique de recherche. Pour la définition de la population- cible nous avons choisi la méthode probabiliste stratifiée et l’enquête nous a permis de toucher en moyenne : 2432 personnes réparties sur l’ensemble du territoire malien. Pour l’enquête deux instruments : le guide d’entretien et le questionnaire ont été utilisés en février et mars 2005 pour collecter des données qualitatives dans le District de Bamako et les huit régions, au cours des années 2006 et 2007, nous avons réalisé la seconde phase de notre étude de terrain à l’aide du questionnaire dans le district de Bamako, à Ségou et à Kayes, qui nous a permis d’obtenir d’importantes données quantitatives et qualitatives. En plus de nos propres ressources matérielles et financières, nous avons bénéficié de deux subventions : celle de CODESRIA puis celle de l’Université de Bamako en 2005. De la recherche nous avons tiré différents enseignements qui nous ont permis la vérification de nos hypothèses: - La crise scolaire qui sévit depuis plusieurs décennies au Mali, trouve sa source et
l’explication de sa permanence dans la pauvreté du pays où l’Etat a été contraint de se désengager de trois secteurs sociaux très sensibles : l’éducation, la santé et l’hydraulique qu’il a ouverts aux règles du marché. - Les parents d’élèves ont été inefficaces, ont fait preuve d’inorganisation, d’indifférence sinon d’absence et se sont confondus à des acteurs clés de la crise comme les politiciens qui ont joué un rôle important dans la manipulation des scolaires, des étudiants, des enseignants et de leurs syndicats respectifs. - La responsabilité de l’Etat laxiste et incapable reste entière à travers le Ministère de l’Education nationale. Il s’est servi des conflits à l’école pour assurer sa propre existence en restant omniprésent dans la politisation de l’école comme arbitre et partie prenante, ce qui a rendu impossible la gestion de la crise. - Dans un contexte de corruption généralisée, le corporatisme des élèves et des enseignants est devenue non un moyen de revendication et de contestation légitimes, mais un ensemble de réseaux de promotion personnelle, d’enrichissement et de moyens de chantage où l’école est tantôt prise en otage par l’Etat, tantôt par les syndicats d’enseignants, d’élèves ou d’étudiants. L’école présente ainsi l’image d’une véritable « mafia administrative et politique ». - Le contexte est brouillé par les interventions des partenaires financiers comme la Banque mondiale et le FMI, qui sont en fait les vrais décideurs du sort du pays. L’Etat est dépossédé de toute autorité et le Mali vu de l’extérieur ne présente plus que le visage d’un pays pauvre très endetté (PPTE) où l’Etat fait de la figuration. - La gestion véritable des conflits à l’école a été beaucoup plus du fait de l’Etat lui-même à travers le département del’Education que du ressort des chefs d’établissements et cette gestion a été beaucoup plus politique qu’administrative ou pédagogique.
- La crise scolaire est l’expression d’une crise profonde consacrant l’échec de tout un système éducatif depuis 1968. Elle est complexe, affecte fortement le système éducatif malien dans son fonctionnement, son mode de gestion, ses résultats et hypothèque l’avenir même du pays tout entier. L’étude fait ressortir trois éléments dont l’intégration devient un impératif pour l’école malienne: l’incontournable restructuration du système éducatif; la gestion prioritaire des problèmes de l’école à l’école ; l’impérieuse nécessité d’appliquer la loi à l’école. La solution définitive de la crise nécessitera l’élaboration d’une nouvelle politique éducative adaptée aux réalités nouvelles et répondant aux exigences du futur.

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##catalog.published##

juillet 4, 2023

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