Gestion des déchets solides ménagers à Douala au Cameroun : opportunité ou menace pour l’environnement et la population ?

Auteurs-es

Louis Bernard TCHUIKOUA
UNIVERSITE DE DOUALA FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1601

Mots-clés :

Déchets ménagers, menaces écologiques, gestion de l’environnement, pratiques populaires, valorisation des déchets, santé publique, espace urbain, Douala, Cameroun

Synopsis

Depuis les années 1970, le fort étalement spatial de Douala, causé par une démographie galopante, y a produit un déséquilibre des structures urbaines. De ce fait, les disparités se sont creusées entre les quartiers, donnant une architecture socio-spatiale et un fonctionnement de plus en plus complexes. La construction du territoire doualais fut toujours et continue d’être réglée par des logiques et des jeux d’acteurs qui concourent à l’accroissement du désordre urbain. Dans ce contexte, notre recherche problématise les menaces pesant sur l’environnement et la santé du fait de la mauvaise gestion des déchets solides ménagers à Douala, alors que le potentiel socioéconomique offert par ces derniers pourrait être valorisé dans l’intérêt même de l’environnement. Fort de ce constat, nous avons avancé l’hypothèse suivante : « La mauvaise gestion des déchets solides ménagers à Douala montre que pour le moment, ils constituent essentiellement une menace. L’émergence de pratiques populaires dans leur gestion, et l’omniprésence des risques environnemento-sanitaires qui leur sont liés, témoignent bien de l’existence d’une telle menace. Toutefois, étant donné que les déchets solides ménagers, par delà les activités de récupération, peuvent également être transformés en “engrais propre” ou en biomasse utilisable pour produire des énergies renouvelables, nous pouvons affirmer que des opportunités existent effectivement dans une perspective de développement durable, même si elles ne sont que peu ou pas valorisées dans la ville de Douala. »
Observations directes, enquêtes auprès des citadins et des acteurs sociaux et institutionnels, lectures en bibliothèque,
repérages cartographiques et photographiques (y compris sur vues aériennes), et connaissance empirique du terrain, nous ont
confirmé que la ville de Douala connaît depuis des décennies une croissance spatiale spectaculaire. Les espaces non aedificandi (fortes pentes, marécages, mangrove) ont ainsi été largement colonisées par l’habitat, sans plan d’aménagement préalable. C’est pourquoi la plupart de ces zones, de surcroît enclavées, et que nous avons appelées territoires de salubrité intermédiaire et territoires insalubres, n’autorisent guère de stratégies efficaces de gestion moderne des déchets ménagers.
Quant aux actions mises en oeuvre par HYSACAM, qui a la charge de cette gestion, elles sont insuffisantes. Ces dysfonctionnements ont permis l’émergence de certaines pratiques populaires de gestion des déchets, en fait inadaptées
au milieu urbain et porteuses de risques pour l’environnement. Quant à la valorisation économique et énergétique de ces
mêmes déchets, elle est peu ou pas connue des usagers comme du pouvoir public. C’est pourquoi nous avons posé ici des axes de réflexion et des idées de projets concernant les déchets, de façon à minimiser les menaces et à valoriser les opportunités
qu’ils représentent. Il s’agit d’appliquer de façon rigoureuse la réglementation en vigueur, de créer une police municipale
efficace dans le domaine, de lancer une campagne de vulgarisation sur l’environnement et le développement durable, de fédérer les ONG actives dans la collecte et la valorisation des ordures, de promouvoir le compostage individuel, de fermer l’unique décharge, fort dangereuse, qui fonctionne à Douala, de mettre en oeuvre un projet de méthanisation des déchets, et d’instituer une écotaxe communale au Cameroun.

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##catalog.published##

juillet 4, 2023

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