Variabilité climatique, crise économique et dynamique des milieux agraires sur les hautes terres de l'Ouest du Cameroun Tome2 : atlas

Auteurs-es

TSALEFAC
UNIVERSITE DE YAOUNDE
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1673

Mots-clés :

Variabilité climatique, crise, Cameroun

Synopsis

Situées entre les -latitudes 4°5N - 7°N et entre les longitudes 9°25E - 11 °40E sur pratiquement 7500 km2, les hautes terres de l'ouest du Cameroun par leur altitude constituent une entité géomorphologique originale à la charnière de l'Afrique occidentale et de l'Afrique centrale dominées par des surfaces planes. Cette particularité s'accompagne d'autres caractéristiques non moins importantes : une grande diversité de sols sur substrat volcanique ou cristallin, une végétation qui varie de la pelouse d'altitude aux véritables formations forestières en passant par des mosaïques de savanes et de multiples paysages agro-forestiers construits par l'homme. Le climat accentue davantage l'originalité de la région: A travers l'étude de sa variabilité considérée comme un des moteurs fondamentaux de la modification des pays·ages, il est montré qu'il a joué un rôle important dans la mise en place des paysages ruraux passés et actuels. A partir des perceptions des paysanneries, cette variabilité est décrite dans le détail aux moyens de données traditionnelles et des mesures satellitales. Il apparaît alors que la région se situe à la limite des influences de l'alizé du nord-est d'une part (harmattan) et de l'alizé du sud-est d'autre part. Bien
que subissant les vicissitudes climatiques des zones-limites, elle jouit d'une variabilité pluviométrique modérée, comparée aux autres régions du pays. Cette moindre variabilité s'explique par la quasi-permanence des nuages froids inducteurs de précipitations. C'est cette particularité majeure qui se conjugue à l'altitude pour tempérer l'agressivité du climat et expliquer
la présence de l'eau aussi bien en altitude que dans les zones basses. Les nuages froids s'élaborent directement au sein de la mousson Atlantique d'une part et, également, dans le cadre de la mousson de retour (air équatorial) ou des venues d'humidité par l'Est (JET <l'Est) d'autre part.
L'importance de ce dernier facteur des précipitations sur le Cameroun en général et sur les hautes terres de l'ouest en particulier a été largement mis en évidence par l'imagerie satellitale. Elle relativise le rôle jusque-là reconnu à la mousson atlantique. L'utilisation de l'imagerie satellitale a permis également de circonscrire les domaines des masses d'air en conflit sur le territoire camerounais, notamment ceux respectifs de l'harmattan ou de l'alizé austral, facteurs premiers de la variabilité pluviométrique sur le pays. De plus elle rend compte directement de certains états de surface. La mise en évidence des relations complexes entre la variabilité climatique, l'utilisation du sol, l'environnement économique des crises climatiques permet de s'interroger sur la durabilité des systèmes d'exploitation du milieu développés sur les hautes terres de l'ouest du Cameroun. En effet, si dans le cadre de la région se sont élaborés des paysages agraires particuliers ( comme le bocage soutenu par un système de cultures en billons selon le sens de la pente ou selon les courbes de niveaux), les sécheresses récentes ont révélé la précarité de ces systèmes agraires, la dépendance et la pauvreté des paysanneries concernées face à une économie de rente largement dépendante de l'état et du marché international. En réponse à la crise économique se sont
développées, en milieu rural, au détriment de la caféiculture, la pluri-activité, les cultures vivrières et maraîchères tournées vers l'approvisionnement des marchés urbains ou consommées par la population. Une certaine frénésie pour les terres d'altitude jadis réservées à l'élevage ou pour les bas-fonds jusque-là occupés par les raphias s'est alors développée. Ce changement dans
l'utilisation du sol et du couvert n'est pas sans conséquence sur le climat local et régional. De plus il s'accompagne d'une compétition foncière intense qui avantage l'élite urbaine aux dépens de l'aristocratie traditionnelle et l'entrée en jeu timide des femmes jusque-là marginalisées. On assiste donc dans le monde rural à une véritable recomposition sociale et des paysages qui, compte tenu des urgences sur le plan économique et social, laisse peu de place à la protection des ressources naturelles. Le présent travail décrit, analyse, s'interroge sur le devenir des processus ainsi mis en place et propose quelques voies pour un développement à long terme de la région.

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juillet 4, 2023

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