LES MISSIONS D’AMENAGEMENT DANS LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DU CAMEROUN : LE CAS DE LA MEAVSB (NORD-CAMEROUN) DE 1973 A NOS JOURS

Les mutations socio-politiques et économiques des années 1960 ont concédé le droit
au développement des pays africains et ont créé un cadre favorable à l’investissement. Grâce
aux contextes nationaux beaucoup plus stables et donc favorables au progrès du début des
années 1970, la plupart des pays ont mis sur pied de nombreux projets de développement. Sur
le plan des idées, ils ont été servis en cela par des grands théoriciens de l’économie comme
Hirschman, Samir Amin, Lewis, Lontief et Myrdal qui ont chacun brillé par la pertinence de
leurs interventions sur les questions de développement. Chacun d’entre eux, par sa
proposition, influença grandement les choix économiques des pays africains en quête
d’équilibre et d’indépendance financiers. Aussi, que ce soit la stratégie de substitution aux
importations, de l’industrie industrialisante, le concept d’industries à effet de liaison en amont
mis en application en Afrique, tout cela a été pensé par ces théoriciens comme solution pour
sortir le Tiers-monde du sous-développement. Le concept d’effets de liaison en amont et en
aval suggéré par Hirschman et celui du « développement par le bas »1 de Samir Amin
encouragèrent en Afrique la création de cadres d’intervention propices au développement des
zones rurales. Ce sont ces cadres qu’on appelle les missions d’aménagement.
A partir des années 1970, grâce à des fonds empruntés par les pays africains, la mise
en place de politiques pour le développement des missions d’aménagement s’effectua presque
partout en Afrique, si bien qu’au regard de leur prolifération, elles paraissaient s’inscrire
comme solution adéquate pour la croissance durable2. Elles avaient pour but d’augmenter la
productivité et s’étendirent particulièrement dans les milieux ruraux3, en raison des espaces