Déportation et mise en résidence surveillée des acteurs politiques au Cameroun: de la période coloniale allemande à 1990

Auteurs-es

WOUDAMMIKE, Joseph
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE DEPARTEMENT D'HISTOIRE
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1800

Mots-clés :

Déportation, résidence surveillée, acteur politique, prison, prisonnier politique, Colonisation, CRC, Cameroun

Synopsis

Abordée dans la perspective de l'histoire politique, cette thèse analyse la déportation et l'assignation à résidence surveillée et obligatoire dans leurs multiples facettes : pérégrinations des déportés et assignés, déchirement identitaire dans le milieu et les structures d'accueil, stratégies de survie et conditions d'élargissement des assignés par voie de grâce ou d'amnistie. L'exploitation des témoignages oraux, mais aussi des archives coloniales et de quelques documents des sei-vices de renseignement montre que la déportation a été introduite sous sa fonne modeme au Cameroun par les autorités coloniales allemandes (1884-1915)..Dès lors, elle est devenue une arme redoutable des colonisateurs dans le bannissement des leaders
politiques camerounais qui s'opposaient notamment à la conquête et/ou à l'exploitation abusive de leur temtoire. Avec la perte de la souveraineté allemande suite à l'expédition franco-britannique organisée dès le début de la Première guerre mondiale, les nouveaux maîtres de l'ancien Protectorat, forts du mandat qui leur sera octroyé par la SDN vont faire de la déportation et de la mise en résidence surveillée, une arme éminemment efficace « pour réduire au silence leurs adversaires ou pour annihiler toute velléité de contestation de leur présence/action ». Ainsi, les nationalistes camerounais ont été les cibles d'un dispositif
législatif et policier visant notamment à démanteler par l'éloignement et la dispersion les cadres de l'UPC. Après le départ des colonisateurs, les nouveaux dirigeants du Cameroun indépendant sont allés au-delà de la simple déportation en affectant un coefficient de rentabilité élevé en matière de bannissement des adversaires politiques. Pour légitimer la purge des opposants, les dirigeants ont recouru aux mesures exceptionnelles qui leur permettaient de légiférer par voie d'ordonnance. C'est dans ce cadre que fut promulguée l'ordonnance contre la subversion. Les conséquences immédiates de cette loi furent les arrestations, les déportations, la création des structures de torture (DTRDOC, SEDOC, CND, CENER, BMM) et l'édification des Camps d'internement pour le dressage des corps ,et le fonnatage des esprits rebelles. Cette étude met en exergue le caractère polysémique de la notion de déportation. Concrètement, l'administration a adopté des doux euphémismes pour masquer une pratique politique complexe. Autrement dit, l'étude montre que de 1884 à 1990, beaucoup des Camerounais firent le pèlerinage dans les goulags tropicaux à cause de leurs idées politiques. Il apparaît alors, au-delà du recours à un vocabulaire spécieux, que la succession des administrations (allemande, franco-anglaise n et camerounaise) n'a véritablement rien changé à la quasi systématisation de la déportation comme arme politique.

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Références

ACRCT, Non classées, Notes trimestrielles des Assignés à résidence surveillée et obligatoire du Centre de Rééducation civique de Tcholliré, département de la Bénoué, quatrième trimestre 1966.

ACRCT, Non classées, Note no 000432/PR/CRC/fC.-, à l'attention de Monsieur le Directeur Général du Centre National de Documentation.

ACRCT, Non classées, Arrêté no 67/CAB/PR portant création d'une Brigade Régionale de Police Judiciaire à Garoua, 1er juin 1964.

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juillet 6, 2023

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