Mettre le monde en ordre: un art machiavélien

Auteurs-es

André-Marie Yinda Yinda
ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1828

Mots-clés :

monde, ordre, art, machiavel

Synopsis

Mettre le monde en ordre relève d'un art politique. C'est un art qui s'efforce de s'appliquer à toute l'étendue du monde. Il s'agit d'envisager la politique ici comme le propre de ce qui consiste à procéder à l'organisation du pouvoir à l'échelle du monde, ayant pour ainsi dire une forme spécifique, un contenu précis et des modes d'opération qui lui sont propres. L'objet de cette étude porte donc sur cet art de la « grande politique » chère à Kant. Il semble révéler, en réalité, un effort permanent d'organisation des rapports de pouvoir entre les nations et parmi les hommes de telle sorte que l'idée du vivre ensemble fasse sens dans l'espace du monde et soit, autant que possible, une réalité intelligible, un vécu dont il faut réinvestir le sens. C'est probablement une opération dont il serait intéressant de déterminer clairement le cours, autrement dit une sorte de processus qui ne semble avoir rien définitif ni même d'absolu si l'objectif est d'atteindre la figure pure et parfaite de l'ordre. La tension des rapports de pouvoir qui anime ce processus et l'oriente vers l'ordre constitue précisément le mouvement-qu'il s'agit d'investir, d'interroger, de voir opérer et d'évaluer à l'aune d'une pensée précise, celle de Machiavel. Il faudrait peut-être considérer que c'est effectivement à partir de cette tension propre au processus de recherche de l'ordre dans le monde et
au renoncement à toutes les hypothèses cosmopolitiques que l'idée politique capable d'y prendre corps pourrait commencer à faire sens chez Machiavel, précisément à partir de sa façon de rendre compte de la démarche politique en tant qu'il est possible de la considérer comme porteuse d'une façon de faire singulière, de tout un art de gouverner significatif en soi. Dès lors, comment cet art d'organiser les rapports de pouvoir à l'échelle des nations, autrement dit l'art de gouverner la totalité humaine est-il de nature à traduire cette opération de mise en ordre du monde ? En quels termes précisément ce qui fait le propre de cette démarche est-il de nature à renseigner sur ce qui est à l'origine de son mouvement, ce qui rend pertinent son domaine d'opération, les moments de l'histoire qui permettent de la réfléchir et de la valider comme telle ?

Téléchargements

Les données relatives au téléchargement ne sont pas encore disponibles.

Références

Badie, Bertrand, « Vers la responsabilité cosmopolitique? A propos d'Habermas, Après l'Étatnation », Temps modernes, 610, 09.2000, p. 95-105.

Belissa, Marc, « Le cosmopolitisme du droit des gens (1713-1795) : fraternité universelle et internationale au siècle des Lumières et pendant la Révolution française », Lille, Atelier national de reproduction des thèses, Paris, 1996.

Bensaïd, Daniel, Le pari mélancolique. Métamorphoses de la politique, politique des métamorphoses, Paris, Fayard, 1997.

Bruckner, Pascal, Le vertige de Babel. Cosmopolitisme ou mondialisme, Paris, Arléa, 1994.

Bull, Hedley, Kingsbury, Benedict et Adams Roberts, Hugo Grotius and International Relations, Oxford, Clarendon Press, 1990.

Campanella, Tommaso, La monarchie universelle, Paris, PUF, 2002.

Canto-Sperber, Monique, Le bien, la guerre et la terreur. Pour une morale internationale, Paris, Plan, 2005.

Chauvier, Stéphane, Du droit d'être étranger : essai sur le concept kantien d'un droit cosmopolitique, Paris, L'Harmattan, 1996.

Colonomos, Ariel, La morale dans les relations internationales. Rendre des comptes, Paris, Odile Jacob, 2005.

Delsol, Chantal, « Les avatars de l'universalisme européen» in Zaki Laïdi (dir.), Géopolitique du sens, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, p. 67-78.

Derrida, Jacques, Le droit de la philosophie du point de vue cosmopolitique, Paris, Unesco/Verdier,1997.

et Habermas, Jürgen, Le « concept » du 11 septembre : dialogues à New York {Octobredécembre 2001), Paris, Galilée, « La philosophie en effet », 2004.

Doyle, Michael W., « Kant, Liberal Legacies and Foreign Affairs », Parts I and II, Philosophy and Public Affairs, vol. 12, N° 3-4 (Summer et Fall), p. 205-54, 324-53.

Téléchargements

##catalog.published##

juillet 6, 2023

Séries

Renseignements à propos de cette monographie

Dimensions physiques