Le discours de crises politiques du président de la république en conjoncture démocratique: essai sur une gestion discursive des violences politiques au Cameroun (1990-2010)

Auteurs-es

FOULLA DAMNA, Appolinaire
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.1878

Mots-clés :

crise politique, démocratisation, conflits politiques, mouvements sociaux, Cameroun

Synopsis

Au Cameroun, les conjonctures politiques renseignent sur les crisèmes des axes discursifs des “entrepreneurs politiques’’. À travers la démocratisation, les mobilisations multisectorielles affectent le pouvoir d’un coefficient démultiplicateur des violences politiques. L’emballement, l’enkystement et la forclusion de la violence désenclavent substantiellement les espaces de confrontation en éprouvant la parole présidentielle. L’évasion des calculs distribue anarchiquement dans ce contexte des coups et inscrits les protagonistes dans une interdépendance tactique élargie. Ce travail défend la thèse institutionnelle de
gestion des crises politiques en interaction avec la rue et l’opposition. L’interpénétration des acteurs développe les conjonctures politiques fluides où la position symbolique du président de la République obstrue la continuité des crises et protège instinctivement l’ordre routinier. La quête perpétuelle de la paix et l’obstination de la mystique de l’unité nationale gomment subrepticement les pulsions négatives de contestations des violences de la rue, des “villes mortes’’, des émeutes et des mouvements sociaux. Le discours présidentiel dans cette entreprise inculque de bons sentiments, diffuse continuellement les messages d’encensement de la République en encastrant le peuple dans les tenailles des valeurs de paix et d’unité
nationale. Les mots de ce locuteur-pivot célèbrent l’oecuménisme de ces valeurs en diabolisant le désordre et en entendant exorciser les violences politiques. Ce mécanisme de gestion discursive de crises s’oppose drastiquement aux nombreux appels de contestation scandés par l’opposition à travers les messages enivrants les foules. Les mots ont ainsi dans cette configuration originale une force persuasive de mobilisation et de démobilisation évidente et des capacités perlocutoires conséquentes. La “civilisation des moeurs’’ politiques s’opère dès lors par le langage du pouvoir et le pouvoir du langage qui purifie le jeu politique par le truchement de la “curialisation’’ des protagonistes. Les crises quant à elles animent l’arène
socio-politique camerounaise à l’aune de la rhétorique gouvernante et de l’illusion démocratique relative.

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juillet 6, 2023

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