LA FEMME DANS LES CONTES ET LES CHANTS MAFA : DISCOURS ET CONSIDÉRATIONS SOCIALES

La femme dans les chants et les contes mafa :
le sujet de notre travail qui s'élabore suivant l'analyse
approche psychanalytique des textes littéraires.
Nous sommes partir du problème suivant : quels sont les différents langages et
discours utilisés dans les contes et les chants mafà, qui permettent de lire la place et les
images que la société se fait de la femme et celles que la femme se fait d'elle-même ?
Il s'agit de montrer la force et la place qu'occupent les chants dans la vie de la femme
L'étude focalisée sur des récurrences thématiques, permet de voir la relation du sujet à
son énoncé et surtout remonter des traces du procès énonciatif vers les positions
d'énonciations qui les ont rendues possibles. Elle suppose également que l'on se penche sur
la structure profonde des phrases apparemment incohérentes et incorrectes pour mieux saisir
"la présence simultanée de plusieurs significations" pouvant expliquer les comportements
individuels du groupe social à étudier.
Sur le plan méthodologique, nous avons procédé à la·collecte des données orales au
moyen d'ùn magnétophone permettant l'enregistrement des contes et des chants dans leur état
brut et dans leur intégralité. Nous avons utilisé deux grilles méthodologiques : l'analyse du
discours et la psychanalyse littéraire. La première considère les contes et les chants comme
des parties du discours. La seconde quant à elle nous a permis d'analyser les contes et les
chants comme mettant en évidence l'expression des désirs inconscients, des frustrations
sociales endurées et refoulées. La parole présente dans les chants permet de rétablir le patient
avec lui-même et avec sa société. Elle aide à retrouver sa « personnalité altérée par des
pathologies diverses: névrose, psychose, hystérie, folie, etc ... » (Mbala Ze, 2001 :37). Le
mode adéquat de guérison est ici le chant. La prise de conscience par la femme de son mal,
l'incite à l'action et entraîne la dénonciation, qui est une forme d'exutoire et de refuge fàce
aux douleurs psychologiques.
Les résultats obtenus montrent que si l'image de la femme mafà qui ressort du corpus
est profondément tn'butaire des préjugés secrétés par la société, ils sont Je fait de constructions
idéologiques destinées à fonder et à justifier une volonté continuelle de domination de la
femme par l'homme. Cependant, la femme contn'bue également à son assujettissement dans la
mesure où elle cherche à détruire son autre "moi" pour des raisons liées à des intérêts
affectifs. La femme constitue à cet effet une figure de l'impuissance et symbolise l'Homme
réduit au néant dans une société parfois insensible et bloquée par ses convenances.