LES ACTIVITES COMMERCIALES DES FEMMES : LE COMMERCE FRONTALIER A NOE

Les motivations du c ho ix de ce sujet : « Les activ ités commerc iales des femmes à la frontière
de Noé » trouvent leur j ustification dans la crise économique doublée de la crise militaropo
litique que conna it la Côte d ' Ivoire depuis quelques années, avec les conséquences
dramatiques qui se font de plus en plus ressent ir dans les foyers.
En Côte d' fvoire, le nombre de pauvres a été multiplié par 10 en l'e space d ' une génération.
Aujourd ' hui une personne sur deux est pauvre, contre une personne sur dix en 1985. En effet,
le taux de pauvreté est passé de 10% en 1985 à 48,9% en 2008 ; ce qui correspond à un
effectif de pauvres estimé à 974000 en 1985 à 10 174 000 en 2008 . (DSRP 2009).
A Abidjan, en 2 008, le taux de pauvreté éta it de 20, 7% chez les hommes et 2 1,2% chez les
femmes. Toute fo is, la pauvreté selon le sexe du chef de ménage révèle des écarts s ignifi cati fs.
Comme en 2008, le niveau de pa uvreté est p lus élevé dans les ménages d irigés par un homme
(49,6%) que dans ceux placés sous la responsabilité d' une femme (45,4%).
Cependant, la ta ille moyenne des ménages pauvres est de 6,3 personnes contre 3,9 chez les
mé nages non pauvres. De 10,7% chez les personnes v ivant seules, le taux de pauvreté passe à
34,8% c hez les personnes d 'un ménage de 4 personnes, à 54,7% chez celles vivants dans un
ménage de 6 pe rsonnes et à 66,4% chez celles vivant dans un ménage de 10 person nes.
(DSRP 2009).
Ains i, face à la s ituation de pauvreté que v ivent de no mbre ux ménages, de nombreuses
femmes pour l'amélioration de leurs conditions de v ie et celles de leur famille se sont
tournées vers les peti ts métiers. Cet état de fa it a eu pour conséquence une responsabi lité plus
accrue de la femme en tant qu 'agent de soutien économique de la fam ille. Devant la pauvreté
sans cesse croissante, les femmes qui jusqu' a lors se contentaient de petits commerces
nationaux se sont tournées en grand nombre vers le commerce frontalier. Ce dern ier est un
commerce s pécifi que très important qui met en re lation des Etats, des populatio ns et des
espaces souvent d ifférents par la culture, la monna ie, les pratiques douanières et la
géographie. Ce commerce engend re des fl ux de ma rchandises, de personnes et de capitaux
assez importa nts dont la majeure partie est ignorée des services administratifs officie ls. li
favo rise l'émergence d' une économie cachée tenue par un grand nombre de petits opérateurs.