LES PRISONS AU CAMEROUN SOUS-ADMINISTRATION FRANÇAISE, 1916-1960.

Auteurs-es

IDRISSOU ALIOUM
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.966

Mots-clés :

LES PRISONS, CAMEROUN, SOUS-ADMINISTRATION FRANÇAISE, 1916-1960.

Synopsis

La prison en tant qu'établissement pénitentiaire était inconnue dans les sociétés camerounaises traditionnelles avant le XXe siècle. Introduite par les Européens en un siècle, l'institution pénitentiaire s'impose comme l'un de leurs héritages les plus visibles, comme en témoignent les bâtiments délabrés trouvés dans les différentes villes qui leur servaient de siège. Les structures estimées aujourd'hui à quatre-vingts contre une cinquantaine à l'époque française et réparties sur l'ensemble du territoire national, attestent du fait que l'institution pénitentiaire est au centre du système pénal au Cameroun. Situés pour leur majeure partie au cœur des sièges administratifs, les centres pénitentiaires constituent ainsi une partie intégrante de l' architecture urbaine.Créée pour la répression, le maintien de l'ordre et le travail manuel sous l'administration française, l'institution pénitentiaire a trouvé un terrain fertile pour s'exprimer au maximum au Cameroun comme dans les colonies françaises d'Afrique par le biais de l'indigenat, des pouvoirs disciplinaires et de l'administration de la justice. Malgré sa forte demande, la prison pénale reste la moins développée de toutes les institutions européennes implantées au Cameroun. Elle a été négligée et abandonnée sous tous ses aspects, matériels et humains. La raison en est que le secteur pénitentiaire n'a jamais été une priorité dans l'allocation des fonds pour faire face à la structure des équipements, aux conditions des détenus ainsi qu'à celles du personnel. Ce l'allocation parcimonieuse des ressources était d'une importance historique. L'incapacité du système pénitentiaire du fait de l'absence de réforme à s'adapter à l'évolution politico-juridique du Cameroun était une preuve de conservatisme des autorités françaises à l'égard du secteur pénitentiaire. Ne pas transférer une seule prison des chefs-lieux administratifs vers la périphérie révèle aussi l' absence de politique de la ville au Cameroun sous les Français. Pendant ce temps, les détenus indigènes qui étaient les « administrés » étaient traités comme des « colonisés », quelle que soit la situation judiciaire particulière qui restait mal définie. Cela vient étayer la thèse selon laquelle la France a administréLe Cameroun comme une colonie, et en ce qui concerne le système pénitentiaire, comme une sous-colonie, étant donné que l'élaboration de la législation pénitentiaire sur le territoire s'est largement inspirée des lois métropolitaines mais obligatoirement de celles qui avaient été expérimentées dans les colonies françaises d'Afrique. La récurrence aujourd'hui au Cameroun de certains problèmes de premier plan tels que la vétusté des infrastructures carcérales et la surpopulation carcérale traduit un déficit de la politique pénitentiaire de l'Etat postcolonial depuis l'indépendance.

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juin 20, 2023

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