PAUVRETE, RECHERCHE D’UN MIEUX ETRE ET MIGRATION: Cas des communautés de marins artisans pêcheurs de la commune de Grand-Popo au Sud-Ouest du Bénin.

Auteurs-es

Judicaël ALLADATIN
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName## https://doi.org/10.57054/codesria.pub.967

Mots-clés :

PAUVRETE, RECHERCHE D’UN MIEUX ETRE, MIGRATION, communautés de marins, artisans pêcheur

Synopsis

nombreuses migrations africaines et internationales anciennes et actuelles. D’une manière générale, la période de migration est rythmée par les saisons de pêche. Les arrangements socio-économiques des migrations concernent le type de décision (individuelle ou collective) et le mode de financement de la migration (fonds propres ou préfinancement ou type mixte).
Plusieurs constats ont découlé de nos investigations et illustrent bien les liens entre les relations de genre et les comportements migratoires. Par exemple, les hommes sont beaucoup plus indépendants dans la migration, ils migrent souvent seuls mais après quelques années, font venir leurs femmes qui s’insèrent dans l’économie locale de la pêche.
L’analyse du dendrogramme et des différentes classes de ménages réalisées au terme du « cluster analysis », nous permet de constater qu’il existe une hétérogénéité entre les ménages en ce qui concerne le bien-être. La première hypothèse de recherche est donc réfutée. Quatre (4) catégories de bien-être, ont été ensuite constituées : « Très pauvre », « Pauvre », « Moins pauvre », « Non pauvre ». Les résultats de l’analyse économétrique nous amènent à accepter notre seconde hypothèse de recherche relative aux conditions du ménage et de son environnement de vie qui détermineraient le choix des pêcheurs en matière de migration. Parmi les facteurs soupçonnés d’avoir un effet sur la décision de migrer, l’environnement dans lequel vit le ménage ou son village de résidence, le taux de dépendance Le constat général sur la situation des zones de pêche au Bénin est la dégradation continue des conditions de vie ; les revenus des pêcheurs s’amenuisent d’année en année
accentuant leur état de pauvreté. Les pêcheurs les plus touchés sont les marins artisans comme ceux de Grand-Popo (historiquement experts dans la pêche), en raison de la variabilité de l’écologie marine, de la faible disponibilité de terre pour l’agriculture, et de leur dépendance quasi-totale de la pêche. Dans ces conditions, les pêcheurs déploient différentes stratégies de recherche d’un mieux-être au nombre desquelles la migration. La littérature révèle l’existence de nombreuses recherches sur les migrations de part le monde. Cependant, le processus et les déterminants socio-économiques de la migration, la biographie et les trajectoires de vie des migrants, les interrelations entre migrations, pauvreté et ressources naturelles, la place des migrations dans les stratégies de subsistance et leurs contributions à la réduction de la pauvreté, de même que l’étude du résultat net des migrations et, tout ceci différencié selon le niveau relatif de bien-être initial des ménages restent des problématiques actuelles au Bénin. La présente recherche traite de ces problématiques et contribue de ce fait à la compréhension du phénomène de la pauvreté et à sa réduction en zone de pêche au Bénin. Trois hypothèses
ont servi de fil directeur à la présente recherche : - Le milieu des pêcheurs est homogène en termes de bien-être, - Les caractéristiques du ménage ainsi que de son milieu déterminent le choix de la migration comme stratégie de recherche d’un mieux-être. - La migration améliore le bien-être des ménages de migrants à court et à long terme. La méthodologie utilisée est une combinaison d’approches quantitatives et qualitatives. Les outils de traitement de données utilisés sont entre autre, la statistique descriptive, le « cluster analysis » et le modèle Logit d’analyse des choix rationnels. Plusieurs résultats ont découlés de nos investigations. L’environnement socio-économique de la pêche maritime artisanale souffre de plusieurs contraintes handicapantes pour le secteur et la subsistance des pêcheurs. La migration est un aspect intégral et fondamental de la pêche à Grand-Popo pour différentes raisons (upwelling saisonnier, absence de structures de formations techniques, contraintes
matérielles, absence des structures de financement, effets négatifs de l’activité pétrolière et absence d’une politique d’aménagement des zones de pêche). Ces migrations de pêcheurs à Grand-Popo doivent être inscrites dans le cadre plus global de l’agencement des communautés sur le littoral ouest africain et d’Afrique centrale, qui lui aussi est le fruit dedans le ménage et le taux de scolarisation dans le ménage, sont ceux qui ont un effet significatif. L’analyse de l’impact de la migration sur les différents actifs des ménages nous emmènent à conclure que les pêcheurs qui migrent diminuent les actifs humain, social et naturel de leur ménage sans pour autant contribuer au plan financier ; ce qui met en péril les efforts de subsistance de ces ménages. La migration ne permet pas d’améliorer le bien-être des ménages. Elle reste une stratégie de diversification du risque pour les ménages avec sa contribution aux actifs financier et physique mais aussi une stratégie individuelle d’amélioration du revenu pour le migrant

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juin 20, 2023

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